Il y a des personnes comme ça, qui apparaissent sur nos écrans d’ordinateur il y a plus de 10 ans. On suit ce qu’ils font, on écoute leur nouveau projet, on regarde des programmes sur lesquels ils bossent et du jour au lendemain (pas vraiment du jour au lendemain mais vous comprenez l’idée), ces personnes écrivent et réalisent leur premier film. En plus, c’est une réussite. Cette personne est Florent Bernard (que nous connaissons surtout sous le nom de Flober sur les internets) qui sort son premier long métrage Nous, les Leroy le 10 avril 2024.
Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe qu’elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l’âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance aussi audacieuse qu’invraisemblable, Christophe organise un week-end pour sauver son mariage : un voyage passant par les endroits clés de l’histoire de leur famille. Un voyage qui ne va pas être de tout repos.
J’ai eu de la chance de l’avoir vu en avant-première le 7 avril 2024. Je l’attendais car, comme écrit plus haut, je suis ce que fait Flober depuis des années. Mon premier souvenir de lui sur internet, c’est quand il fait le making of du Golden Show (émission de Davy et de Monsieur Poulpe) et du Visiteur du Futur. Il rejoint peu de temps après, si je me souviens bien, Golden Moustache au sein de Suricate. Très vite, Flober crée ses propres sketchs comme le bureau des rêves, le syndrôme post-rupture ou son court-métrage Flashback Museum (créé pour Studio Bagel).
Le lien entre ces vidéos est qu’il arrive toujours à trouver un très bon équilibre entre l’émotion et le rire. C’est toujours très drôle avec des teintes de nostalgie, de tristesse mais il y a toujours de l’optimisme dans ses vidéos. Son premier film reflète tout ça. La salle riait de bon cœur avec les personnages et pas contre eux et était émue, touchée par cette famille qui essaye de se retrouver.
Un casting porté par un magnifique scénario
Il est porté par Charlotte Gainsbourg, José Garcia dans le rôle des parents et de Lily Aubry, Hadrien Haulmé dans le rôle des ados. Ce casting est parfait pour incarner ses personnages. On sent vraiment que Flober a écrit pour les deux rôles principaux Charlotte Gainsbourg et José Garcia.

Revoir Charlotte Gainsbourg dans une comédie est un véritable délice. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas joué un rôle comme celui de Sandrine. Je l’avais adoré dans Prête moi ta main où j’ai découvert son potentiel comique. Je la trouve exceptionnelle dans Nous, les Leroy. Je trouve aussi que c’est l’un des plus beaux rôles de José Garcia. Il joue le rôle de Christophe avec beaucoup de sincérité, dans toutes les émotions qu’il nous montre à l’écran.
Les deux ados ne sont pas en reste. Le duo Lily Aubry et Hadrien Haulmé fonctionnent parfaitement. Ils ont une belle alchimie de frère et soeur à l’écran. J’ai adoré le rôle de Lorelai joué par Lily Aubry. Son rôle a raisonné quelque chose en moi, comme si je voyais l’ado que j’étais (et un peu l’adulte aussi). D’ailleurs, lors de l’avant première à l’UGC de La Défense le 7 avril, Flober nous a dit qu’il se sentait très proche de ce personnage, que c’était celui qui lui ressemblait le plus.
L’écriture de Flober se mêle magnifiquement bien aux jeux de tous les comédiens, des premiers rôles aux seconds rôles et qu’ils sont géniaux ces seconds rôles.
Pour les personnes qui suivent le Floodcast et qui ont suivi Golden Moustache/Studio Bagel etc., vous aurez reconnu tous ces visages familiers : Justine Le Pottier, Adrien Ménielle, Vincent Tirel, Simon Astier, Jérôme Niel, Sophie-Marie Larrouy, Sébastien Chassagne et j’en passe. C’est un bonheur de les voir apparaître à l’écran. J’ai adoré les moments avec Simon Astier, Sébastien Chassagne et Adrien Ménielle.

Adrien Ménielle est tellement génial dans son rôle de serveur relou et il mérite qu’on le voit plus sur grand écran. On sent tout l’amour que porte Flober à Adrien Ménielle pendant sa séquence. Bien sûr, on le sent pour tous les rôles.
De la beauté dans des choses banales
La réalisation de Flober n’est certes pas flamboyante, avec des effets de caméra de dingue mais cela colle parfaitement à l’histoire qu’il a envie de nous montrer, de nous raconter. L’histoire de cette famille simple, qui habite dans une zone périphérique de bourgogne, où on traîne sur un parking d’hypermarché. Il met magnifiquement bien en lumière ces paysages qui m’ont semblé familiers (ayant grandi dans une zone rurale, avec des grosses zones commerciales).
Il montre aussi la beauté de l’amour qu’il y a entre les membres de cette famille même s’il s’effrite, même s’il est difficile à exprimer. Cette histoire de ce couple peut nous parler, nous mettre devant nos peurs, devant la conception qu’on se fait de l’amour, devant les choses qu’on peut changer. On ressort du film en voulant dire je t’aime à notre famille, à notre moitié et on se pose la question de comment on fait pour ne pas que l’amour s’effrite.
Foncez le voir!!
J’ai beaucoup aimé ce film. Si vous connaissez un peu le travail de Flober, vous allez aussi vous régaler à trouver des petites refs par ci, par là. Je ne dirais rien, juste 3 mots : Puy du Fou.
Je ne peux que vous conseiller d’aller le voir, de supporter ce genre de cinéma français drôle et touchant. C’est rare de voir un film avec un aussi bel équilibre.
