
Garden State est le premier film de Zach Braff en tant que scénariste et réalisateur. Vous avez pu voir Zach Braff dans la série Scrubs dont il est le personnage principal.
Le film est sorti en 2005 en France. Par ailleurs, Zach Braff a tourné son film entre deux saisons de Scrubs (si vous êtes attentifs, on le voit à sa coupe de cheveux en début de saison 3).
Zach Braff joue le rôle principal, Andrew. Il est accompagné par Natalie Portman qui joue Samantha et par Peter Sarsgaard qui joue Mark.
C’est un film indépendant qui a coûté 2,5 millions de dollars. Il a rapporté environ 27 millions au box-office et continue à être aimé plus de 20 ans après sa sortie.
Andrew vit à Los Angeles depuis 9 ans où il tente de devenir acteur. Il est un peu dépressif et prend des antidépresseurs depuis très longtemps.
Il doit revenir là où il a grandi, dans le New Jersey pour l’enterrement de sa mère. C’est la première fois qu’il revient dans le New Jersey depuis qu’il a emménagé à Los Angeles. Il va revoir son père mais aussi les gens avec qui il a grandi.
On suit un personnage complètement désabusé par la vie et on le voit petit à petit reprendre goût à la vie, surtout au moment où il rencontre le personnage de Samantha.
Dans deux ans environ, le film aura 20 ans. Il est sorti quand j’avais 16 ans. Je ne crois pas l’avoir vu au cinéma quand il est sorti. Dans mes souvenirs, je l’ai acheté directement en DVD. J’adore la série Scrubs, elle fait partie de mes séries préférées donc je voulais voir le tout premier film de Zach Braff. J’ai dû le voir quand j’avais 17 ans.
Je suis tombée littéralement sous le charme de ce film. Je pense que j’ai dû le voir au bon moment, où ça pouvait me parler le plus.
J’étais dans une époque de ma vie où je ne savais pas trop où j’allais, où j’étais en plein dans une dépression où j’essayais de rester la tête hors de l’eau.
Le fait de voir un personnage principal qui est complètement apathique (une anesthésie des sentiments en gros) m’a parlé car, à l’époque, j’étais un peu comme ça. En tout cas, je ressentais un vide à l’intérieur, sûrement pas de la même façon que le personnage d’Andrew mais ce vide était là.
Ce film m’a donné un peu d’espoir. De voir que c’est possible d’être heureux était d’un grand réconfort pour moi. Je pense que c’est ça que j’aime le plus dans ce film, c’est de voir le parcours de ce personnage et de voir qu’à la fin, c’est possible.

Quand un film est sorti il y a plusieurs années, on se demande toujours s’il a réussi l’épreuve du temps. Pour ce film, il y a un élément qui passe moins maintenant : il y a le syndrome de la « Manic Pixie Dream Girl« . C’est le critique cinéma américain Nathan Rabin qui a introduit le concept en 2007 en décrivant le personnage de Kirsten Dunst dans Rencontres à Elizabethtown (2005). De son point de vue, la Manic Pixie Dream Girl «n’existe que dans l’imagination enflammée de réalisateurs pour apprendre aux jeunes hommes à l’âme engourdie à embrasser la vie, ses mystères et ses aventures infinis». Effectivement, cela correspond beaucoup au personnage de Sam dans ce film.
D’ailleurs, Natalie Portman en a parlé dans une interview et elle est maintenant un peu plus critique vis-à-vis de son rôle dans Garden State.
Ce qu’elle dit c’est qu’avec ce film, elle a pu jouer un personnage intéressant et un peu fantasque, ce qu’elle n’avait jamais fait auparavant. Par contre, le fait qu’un personnage féminin serve à un aider le personnage principal masculin à se développer narrativement, cela peut être un peu problématique.
Zach Braff a réagi à ce sujet, vous pouvez retrouver l’article ici. C’est en anglais donc pour résumer, il entend et respecte la critique. Par contre, il dit aussi qu’il était un peu déprimé à l’époque. Il avait ce fantasme d’une fille rêvée qui débarque dans sa vie et qui le sauve. C’est cela qu’il a transcrit à l’écran dans Garden State.
Il aborde un ton très mélancolique, dramatique et comique. C’est une des forces de ce film : il est extrêmement bien écrit. Ses dialogues sont doux-amer et on s’attache aux personnages grâce à son histoire et à ses dialogues.

Quant à la réalisation, on voit que c’est son premier film mais c’est très réussi. Il y a des plans très inventifs, avec un jeu au niveau des lumières très intéressant. J’adore le plan où il essaye une chemise qui correspond parfaitement à la tapisserie de la salle de bain, le plan où il se réveille chez un des ses amis d’enfance et où on voit un chevalier dans le couloir avec une belle lumière (c’est le personnage de Jim Parsons qu’on a vu dans Big Bang Theory).
Il a réalisé plusieurs épisodes de Scrubs après Garden State. Il a aussi réalisé plusieurs épisodes de Ted Lasso, de Shrinking et il a fait d’autres films derrière (dont on parlera sûrement, surtout de son dernier film que je n’ai pas encore vu).
Et cette bande originale, mon dieu cette bande originale!!! Elle correspond tellement à ce que j’écoutais à l’époque. J’étais porté sur tout ce qui est folk-pop et j’ai découvert The Shins avec cette BO par exemple.
Je l’ai écouté en boucle à l’époque et j’adore la réécouter de temps en temps. Par ailleurs, Zach Braff a remporté un grammy awards en 2005 de la meilleure bande originale.
Il faut savoir que Zach Braff n’aime pas lui réécouter cette BO. Je l’ai lu dans cet article de Première. En gros, il ne peut plus écouter les titres qu’il a choisi pour ce film. Pour lui, ces titres sont figés dans le temps et correspondent à cette époque de sa vie (une époque très heureuse de sa vie).
Pour conclure, on peut effectivement être un peu plus critique sur ce film en 2023. Je suis plutôt une adepte du “le film a été fait à une époque défini et il faut le voir comme tel”.
Il y a bien sûr des films qui sont intemporels mais certains sont le reflet d’une époque. Garden State, pour moi, fait partie des films qui sont le reflet d’une époque. Personnellement, je le regarde avec nostalgie parce que je m’identifie moins aux personnages. Je suis à un moment de ma vie où je suis enfin bien.
Je l’aime quand même ce film car il m’a aidé à une époque de ma vie comme beaucoup d’autres. C’est sûrement pour ça qu’il est toujours aimé aujourd’hui.