Challengers : Le tennis au service de la passion

Je ne suis pas familière du cinéma de Luca Guadagnino. Je connais ses précédents films uniquement de noms. Celui que je connais le plus, c’est “Call me by your name” sorti en 2017. C’est dans un nouvel univers que je me plonge donc aujourd’hui, dans l’univers de Luca Guadagnino, le réalisateur du film “Challengers”.

Le film est sorti depuis le 24 avril 2024 en France. Le trio Zendaya, Josh O’Connor et Mike Faist sont les stars de ce film. Justin Kuritzkes est au scénario.

De quoi ça parle ?

Durant leurs études, Patrick (Josh O’Connor) et Art (Mike Faist) tombent amoureux de Tashi (Zendaya). À la fois amis, amants et rivaux, ils voient tous les trois leurs chemins se recroiser des années plus tard. Leur passé et leur présent s’entrechoquent et des tensions jusque-là inavouées refont surface.

Est-ce que le film est inspiré de personnes existantes ?

Il faut savoir que oui, effectivement, le personnage de Tashi, joué par Zendaya, est inspiré de la femme de Roger Federer, Mirka Federer. Le scénariste du film, Justin Kuritzkes, en a parlé dans une interview qu’il a donné pour GQ. Il a remarqué lors d’un match de Federer contre Djokovic à Wimbledon que Mirka a l’air extrêmement stressée pendant les échanges. Il ne comprenait pas pourquoi, pour lui il semblait avoir autre chose que le stress de voir son mari jouer. Il a appris que Mirka était une star montante du tennis avant qu’elle ne se blesse au pied. Cela a mis fin à sa carrière. Après cela, elle est en quelque sorte devenue la manager de Federer. Sur plusieurs interviews, Federer dit que c’est à elle qu’il attribue une grande partie de son succès. 

Le début du personnage de Tashi commençait à s’écrire.

Est-ce que ce film vaut le coup d’être vu ?

Je sais que ce film divise beaucoup. Je peux comprendre mais franchement, je n’ai pas boudé mon plaisir devant ce film. J’ai trouvé que c’était bien écrit et cette écriture s’entremêle très bien avec la réalisation. 

Par ailleurs, c’est clairement ce que j’ai préféré dans le film. Les plans sont fous. Pendant le match, on est complètement immergé dedans. J’ai adoré la réalisation de ce film, les jeux de lumière, les jeux de regard etc. J’ai lu quelque part que le tennis est filmé comme une scène sensuelle et les discussions comme des scènes de tennis. C’est vraiment le cas, j’ai beaucoup aimé le procédé. En parlant du côté sensuel de ce film, je m’attendais à un truc plus sulfureux on va dire. Finalement, ce n’est pas plus mal. Je trouve que le film transpire plus la sensualité que la sexualité. 

Du point de vue de la mise en scène, Guadagnino utilise beaucoup les ralentis. C’est un procédé cinématographique que je n’aime pas trop. J’ai vraiment du mal avec les films qui utilisent quasiment que ça. Dans Challengers, je trouve que ça sublime un peu les scènes, ça met en lumière les intentions des personnages. Ce n’était pas trop indigeste dans le film. 

Pour nous raconter l’histoire de ces 3 personnes dont leurs destins sont entremêlés, Guadagnino utilise un système d’aller-retour dans le temps. On commence le film alors que le personnage d’Art est au sommet de son tennis. Il a une sorte de petite baisse de régime. Du coup, Tashi, qui est sa femme et sa coach, lui dit qu’il doit jouer un tournoi de seconde division du tennis professionnel appelé “Challenger” aux Etats-Unis. Dès le début, on le voit en finale contre Patrick. On comprend que les personnages se connaissent. On va utiliser les flashbacks pour nous raconter l’histoire de ces 3 personnes et comment ils sont arrivés à ce moment fatidique pour leurs relations. Cela sera le point névralgique du film, on reviendra toujours à cette finale et au fur et à mesure où on avance dedans, on comprend de plus en plus leur relation.

Ce procédé ne nous perd pas une seule seconde. C’est plutôt bien joué de la part de Luca Guadagnino. Il nous aide aussi avec des indices de temporalité, pour qu’on sache où on en est dans leur histoire. 

La balle de match de ce film est l’apothéose de tout ce qu’on a appris sur les personnages pendant le film. C’est vraiment à ce moment-là qu’on comprend tout l’intérêt de ce qu’on nous a raconté pendant deux heures.

Tout s’articule autour du personnage de Tashi

C’est clairement pour moi le personnage principal de ce film. La vie des deux personnages masculins s’articulent autour du personnage de Tashi.

D’ailleurs, Zendaya crève clairement l’écran dans Challengers. Je pense que ça va être un rôle pivot pour elle dans sa carrière. A part dans Dune, on ne la voit pas jouer des femmes comme ça, de pouvoir, de caractère et elle le joue très bien. La voir dans un rôle plus adulte est vraiment très intéressant.

Après avoir vu le film, je me suis posée la question : est-ce qu’elle aime vraiment Art, est-ce qu’elle aime vraiment Patrick ? Elle les aime mais pas d’une manière conventionnelle on va dire. Par rapport à Art, elle l’aime car elle a pu à travers lui avoir une carrière dans le tennis (qu’elle n’a pas pu avoir à cause de sa blessure qui l’a stoppé très vite dans sa propre carrière). Par rapport à Patrick, c’est plus un amour viscéral, presque animal. Elle se retrouve peut-être un peu en lui. Il a un côté manipulateur qu’elle a aussi.  

Faites vous votre propre avis

Je ne peux que vous conseiller de vous faire votre propre avis en allant le voir au cinéma. C’est très important de le voir sur un grand écran pour vous immerger complètement dans l’histoire de Tashi, Art et Patrick.

Comments

No comments yet. Why don’t you start the discussion?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *